Votre première fois...

Votre première rencontre avec un cheval, la première fois que vous en avez approché un, la première fois sur son dos…

Je me souviens…

Début des années 60, un p’tit bout de chou était en vacances chez ses grands-parents paternels. Une petite maison de garde-barrière isolée d’un village en pleine campagne champenoise. D’un côté les rails où le petit garçon aimait regarder passer les locomotives à vapeur à qui il faisait un signe de la main. Ce salut était remercié par le mécanicien qui lui faisait du bras accompagné de puissants coups de sifflet de la machine à vapeur. De l’autre côté de la maison : un champ, un grand champ.

Cet après-midi là, dans ce champ, il y avait un homme qui labourait au pas assuré d’un cheval de trait. Certes, c’est une image qui est désormais révolue mais au combien présente dans ma tête. Dans ce village, Monsieur CHARONNAT était le dernier cultivateur à labourer avec un cheval de trait, les autres avaient opté pour la motorisation : le tracteur. Deux autres chevaux, des traits, travaillaient encore, celui du charbonnier et celui du meunier.

Comme toujours, en bordure de champs, se tenait ce p’tit gamin qui aimait regarder le laboureur et son cheval. Traçant un sillon, ils se rapprochaient de lui puis s’arrêtèrent : "Alors gamin ! Tu montes ?". Les yeux écarquillés, béat, le petit bonhomme resta figé. D’un hochement de la tête, la grand-mère donna son accord au laboureur qui hissa le môme sur le dos du cheval.
- C’est haut !
- Tiens toi au collier
Suivi d’un timide "oui" et lorsque l’encolure se baissa le collier fut vite agrippé fortement…
- N’t’inquiète pas, elle est gentille
Suivi du même timide "oui"
- Hue !
Balancement régulier, collier tenu à pleine main, un après-midi passa au pas d’une jument dans un champ…
- Ooooh !

En fin de journée, les joues rouges du grand air, le derrière endolori, des poils collés aux jambes par la sueur du travail d’une dame de la terre, le son des deux grelots s’éloignait, le petit garçon regardait partir la jument et ce cultivateur vers un repos bien mérité…

Dans son affection un peu bourrue, cet homme aimait sa jument. Durant sa retraite chez lui, toutes les semaines, chaque lundi, elle faisait deux fois cinq kilomètres vers le marché de la petite ville d’à côté en tirant sa charrette.

Là-haut, il y a une jument et un homme, qui, ensemble, font leur vie éternelle… Merci Monsieur de m’avoir permis de monter sur votre cheval. Cette belle jument grise s’appelait… Rosa.

J’aime me rappeler se souvenir.

Et vous ? Vous souvenez-vous de votre première fois ?

Une bien belle histoire, "malheureusement" pour moi étant née dans une famille qui avait des chevaux je n'ai pas de première fois aussi marquante.

Enfin peut être une qui m'a plus marqué en tous cas mais j'étais déjà monté avant...

Je devais avoir à peine 10 ans, mes parents nous avaient emmené au cirque, il y avait un numéro avec des chevaux dont un tout blanc avec de grandes ailes de Pégase. Mes parents élevaient des islandais, je me souviens donc de ces chevaux que je trouvais immenses.

A la fin du spectacle on pouvait grimper sur Pégase et se faire prendre en photo, je me rappelle quand on m'a hissé sur le dos de ce grand cheval blanc, juste derrière ces grandes ailes blanches, un rêve... J'ai encore la photo polaroïde, il faudrait que je la retrouve...